FR / Le migrant qui traverse une frontière n'est plus jamais lui-même. En lui va se créer une dualité qui va devenir le gouvernail de son existence : l'être là-bas et l'être ici. Migrer, c'est accepter de se diviser en deux fragments d'un passage frontalier, d'une ligne, d'un océan, où nous laissons toujours un peu de nous dans la tentative, parfois la vie même. Le migrant rêve, comme tout être humain, de réaliser ses projets de vie : fonder une famille, poursuivre des études, établir un foyer, forger des liens d'amitié. Mais les migrants portent éternellement en eux les fragments de deux terres en attente de se réparer ou d'être à nouveau une. Comme l'Ométéotl (dieu de la dualité aztèque), nous devons recréer à travers nos peurs une nouvelle culture qui accueille et conjugue la nostalgie de l'identité racine et le défi d'un nouveau monde. Les migrations font de nous un kintsukuroi dans le temps (le vieil art japonais qui répare les céramiques cassées avec de l'or ou de l'argent), c'est-à-dire un travail de dualité dans un même corps et une même vie. C'est mon histoire en tant que migrant deux fois, aux États-Unis en tant qu'enfant et à Bordeaux en tant qu'adulte. Le Mexique demeure ma racine et l’Ometéotl est ma France.
ES/ El migrante que cruza una frontera deja de ser una o uno mismo, hace nacer en él una dualidad que rige su existencia: el allá y el aquí. Migrar es aceptar escindirse en dos fragmentos a partir de un cruce de frontera, de una línea, de un océano donde a veces dejamos algo en el intento, hasta la vida. El migrante tiene objetivos a concretizar a con el tiempo: familia, estudios, bienestar. Pero los y las migrantes se quedan en fragmentos de dos tierras esperando repararse o ser uno u uno de nuevo. Como el Ometéotl (dios de la dualidad de los aztecas), hay que volverse a crear entre los temores de una nueva cultura y sociedad que acoge y la nostalgia de la identidad raíz. Las migraciones hacen que seamos un kintsukuroi en el tiempo (el viejo arte japonés que repara las cerámicas rotas con oro o plata) un esfuerzo, una dualidad en un mismo cuerpo y vida. Esa es mi historia como migrante en dos ocasiones, en Estados Unidos de niño y Burdeos de adulto; México es la raíz y el Ometéotl es mi Francia.
Du 2 au 27 septembre 2025
Médiathèque de Biarritz
2 Rue Ambroise Paré, 64200 Biarritz
MUXES : le troisième genre au Mexique
Au Mexique, la culture Zapotèque reconnaît l’évidence d’un troisième genre depuis l’époque précolombienne. Ce troisième sexe a été nommé « Muxe», mot emprunté à l’espagnol mujer (femme) au XVIè siècle. Les Muxes sont nés hommes et vivent en femmes.
Parce qu’il existe de nombreuses cultures anciennes pour qui la société n’est pas divisée entre hommes et femmes mais forme un ensemble, un tout. Parce que, dans les peuples racines au Mexique, la culture et l’identité sont fortes, toujours en résistance, comme un mode de vie et de survie.
Et cela concerne tous les types d’identités : territoriales, linguistiques, sexuelles, écologiques, culturelles.
« Nous sommes contemporains dans les situations que nous vivons. Nous voulons dénoncer les mêmes problématiques qu'il y a ici en France, mais sous un prisme et un language culturel latino-américain. »
A travers l'art contemporain, le collectif @maclabordeaux abordent notamment des questions d'écologie, de genre, de féminisme et de luttes sociales.
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"We are contemporaries of the situations we experience. We want to denounce the same issues that exist here in France, but through a Latin American cultural prism and point of view."
Through contemporary art, the collective @maclabordeaux addresses issues such as ecology, gender, feminism, and social struggles.
Rassemblance Ivan (Mexique)
Né à Guadalajara, au Mexique, Ivan a d'abord choisi d'être journaliste. À Bordeaux, où il a posé ses valises, il est devenu peintre autodidacte et conçoit son art comme un pont entre ses origines latino-américaines et ses attaches françaises. En 2021, il a fondé l'association Mexicanos en Bordeaux.
Avec Magloire Delcros-Varaud.
Réalisation : Yaëlle Benaim (France, 2022)
Demain samedi 28 janvier à 09h #Rassemblance avec @Magloireok 📺 un aperçu du #Mexique🇲🇽 et le monde #latino qui fait vibrer la ville de #Bordeaux 😀. Un parcours d'intégration par l'art, la culture et l'expérience de vivre en 🇨🇵. @BroadsterParis @TV5MONDE
El artista mexicano Ivan Torres es el coordinador de la asociación MACLA, Muestra de Arte Latino Americano, de Burdeos, que acaba de inaugurar la exposición ‘Plantas maestras, rituales y biodiversidad’ en torno a la cual, y en el marco de la Semana de America latina y el Caribe en Francia, se celebrarán conferencias, talleres y degustaciones.El artista mexicano Ivan Torres es el coordinador de la asociación MACLA, Muestra de Arte Latino Americano, de Burdeos, que acaba de inaugurar la exposición ‘Plantas maestras, rituales y biodiversidad’ en torno a la cual, y en el marco de la Semana de America latina y el Caribe en Francia, se celebrarán conferencias, talleres y degustaciones.
Comencé a pintar como una evidencia en mi vida. Admito amar lo que me construye como individuo: la cultura mexicana, la misma, pero en Francia, y el neo mestizaje de éstas en el mundo. El rumiar artístico viene al final de haberme dado cuenta que la verdadera creación es la conexión entre Uno y el resto de lo que nos circunda.
Crear me hace depositario de un consulado: explicar y hacer decir al otro lo que en mí pintura cree haber escuchado. Dialogar sin artefactos teóricos, sin postulados ultra contemporáneos, simplemente con la sinceridad y sus consecuencias; la Cultura salva y la naturaleza guía.
Peintre autodidacte, il conçoit sa peinture comme une passerelle entre ses origines et son expérience quotidienne en France, lui permettant ainsi de susciter des rencontres.
Pour lui, la peinture transcende l’art pour devenir une philosophie de vie, un chemin chromatique qui permet de partager et donc de continuer à créer. Il a exposé dans les régions Centre, Aquitaine et PACA mais aussi à Guadalajara, Francfort, Barcelone et Paris.